Les Aventuriers du Son Perdu


Golden Valley Is Now d'Anderson, King & Taborn






On pouvait s'attendre à des merveilles de l'association entre la rythmique de The Bad Plus composée de Reid Anderson et Dave King avec l'ancien pianiste attitré de James Carter en la personne de Craig Taborn mais le résultat est à mon goût assez décevant. Pourtant j'adore ces trois musiciens. L'album "Golden Valley Is Now" sorti le 20 septembre 2019 ne parvient pas à décoller. Nous restons continuellement sur notre faim. Le plus étrange, c'est le choix du son trop conventionnel ou electro à l'ancienne pour le clavier. Il en demeure néanmoins une oeuvre d'une grande qualité technique, rythmique, créatrice et cela malgré l'absence de l'étincelle émotionnelle.

L'opus commence par "Sparkles & Snakes" qui se veut une pop entraînante au son electro un peu kitsch au clavier comme cité précédemment. C'est joli mais hélas sans surprise. Le changement avec le bruit d'une cloche à la fin pour terminer le morceau n'apporte guère plus d'enthousiasme. Les arrangements sont cool pour un groupe de rock mais on s'attendait à mieux de la part de ce trio de jazz là.

Il y a même des pièces qui font penser à du Vangelis à l'image de "City Diamond" ou "Solar Barges". C'est dérangeant au début puis cela se termine par des impressions relaxantes mais qui auront plutôt tendance à nous endormir. L'effet était il prévu?

Quand la couleur du piano apparaît enfin sur "You might live here", il est à nouveau trop pop. Un parfum des années 80 s'en échappe difficilement pour se matérialiser une fois de plus dans de l'electro moyen. Cependant, l'accompagnement au Fender Rhodes finit par apporter un plus au niveau de l'originalité.

L'audition du plus lent et plus calme "Song One" n'offre pas plus de garantie malgré un excellent soutien de la basse et une deuxième partie plus rythmée et plus intéressante surtout au niveau de la batterie qui est davantage mise en avant. Il en ressort une plus grande liberté.

La mélodie de "This is Nothing" est plus recherchée. Taborn joue avec les silences faisant respirer le morceau. Ces instants trop courts alternent avec des moments un peu trop planants.

Une autres partie qui aurait pu être plus longue se trouve dans la pièce "High Waist Drifter". En effet, l'énergie, une fois n'est pas coutume est omniprésente. La contrebasse porte ce morceau aux allures différentes et le Fender s'exprime enfin sur un plan dynamique.

Cette vitalité passagère apparaît sous une forme disco dans "Polar Heroes" avec une bonne rythmique jungle. C'est lent mais on garde la pêche qui jusque ici se cachait à de trop nombreuses reprises.

Le bien rythmé "Hwy 1000" nous rappelle malheureusement Jean Michel Jarre.

Le disque se termine par le planant et lent "The End of the World". Les sonorités pour le moins identiques aux précédentes compositions saupoudrées ici de Fender et de cloches.

Je vous entends vous exclamer à la lecture de cet article: "Oui mais l'electro c'est cool". Je suis d'accord avec vous mais en l'occurrence pour cet album, je suis particulièrement déçu par le choix des sons utilisés par le clavier mais cela ne regarde que moi. D'un côté je me dis: "Qu'aurait donné cette galette avec un piano acoustique?" Et d'un autre côté, le projet artistique aurait été totalement différent. Ou peut-être proposer un fender de manière plus fréquente? Difficile à dire. Pour rendre un hommage aux Inconnus: "La différence entre un bon son electro des années 80 et un mauvais son electro des années 80 ... "Je vous laisse vous aventurer dans la suite sans vous perdre.

Poulos

 

Commentaires

  1. Bonjour, visitez notre site www.actionjazz.fr et regardez notre webzine "Gazette Bleue". Nous serions heureux d'avoir des connexions en Suisse ...
    A vous lire.
    Musicalement.
    (Action Jazz, Alain Piarou alain@actionjazz.fr)

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